Ma première enquête en tant qu’apprentie sociologue s’est déroulée dans le cadre du séminaire de recherche de l’ENS “Bonheur et Travail”, entre 1996 et 2002, sous la direction de Christian Baudelot et Michel Gollac. J’ai ainsi participé à la recherche et à la rédaction de l’ouvrage collectif, Travailler pour être heureux ?, publié en 2003 aux éditions Fayard.
Que faut-il pour être heureux ? Quelle place occupe le travail dans la vie des Français et des Françaises ? Quels sont les aspects du travail susceptibles de favoriser un rapport heureux ou malheureux à l’activité professionnelle ? A l’heure du passage controversé aux 35 heures, autant de questions qui invitent à repenser la place du travail et du bonheur dans la vie quotidienne.
Didactique, clair, et toujours stimulant, cet ouvrage, résultat d’une enquête menée sur plusieurs années, est parsemé de témoignages vivants dans lesquels le lecteur se reconnaîtra facilement et puisera matière à expliquer ses propres ambivalences dans son rapport au travail. Car si les conditions objectives de travail participent de ce rapport, d’autres facteurs comme la trajectoire sociale ou le sexe sont décisifs. On apprend également que si un surcroît d’autonomie est synonyme de bonheur chez les cadres, il ne l’est pas nécessairement chez les ouvriers ; que le bonheur et surtout le malheur au travail se rencontrent dans toutes les catégories socio-professionnelles ; et que le sentiment d’exploitation, qui définissait hier la condition ouvrière, a pris d’autres contours et fait aujourd’hui partie intégrante du vécu collectif.
Comptes-rendus dans Le Monde, Libération…
Le livre a été traduit en espagnol en 2011, Trabajar para ser feliz? La felicidad y el trabajo en Francia, Mino y Davila, Buenos Aires.
¿Qué se necesita para ser feliz? ¿Qué lugar ocupa el trabajo en la vida de los franceses y las francesas? ¿Cuáles son los aspectos del trabajo que pueden favorecer una relación feliz o infeliz con la actividad profesional? En el contexto de las discusiones sobre el tiempo de trabajo, estas son preguntas que invitan a repensar el lugar del trabajo y de la felicidad en la vida cotidiana. Si bien las condiciones objetivas de trabajo participan en esta relación, otros factores, como la trayectoria social y el sexo son decisivos. También se aprende que si una mayor autonomía es sinónimo de felicidad entre los gerentes, no necesariamente lo es entre los obreros; que la felicidad y sobre todo la infelicidad en el trabajo se encuentran en todas las categorías socio-profesionales; y que la sensación de explotación, que ayer definía la condición obrera, ha asumido otros contornos y es hoy parte integrante de la experiencia colectiva. 304 páginas, 1ª edición septiembre 2011. ISBN 978-84-92613-83-0. Formato 155 x 225 – Rústica – Colección: Nuevas teorías económicas
C’est aussi dans le cadre de cette recherche collective que j’ai écrit mon tout premier article :
1997, « Suivre des enquêteurs Insee », Genèses, n°29, p. 100-114 [avec Frédérique Houseaux].